Il fait chaud... et alors ? [ HOT ]

Il fait chaud, et alors ?
Kenney.

Le luxe de l’université était incroyable. Partout ou Emy posait ses magnifiques yeux azurés, elle ne voyait que de la démesure. N’étant pas habituée à un tel luxe, les infimes et splendides détails de l’université la fascinait. Un tableau là, un tapis, ici, une salle là, encore. A chaque fois, elle s’arrêtait, et admirait l’endroit ou l’objet. Elle ne pouvait pas s’en empêcher. Il ne lui en fallait pas beaucoup plus que ça, pour être époustouflée.
Sa guitare sèche noire sous le bras, la jeune femme cherchait un endroit ou elle pourrait jouer un petit morceaux en paix. Mais chaque salle qu’elle ouvrait était prise, et donc, inintéressante pour la jeune femme. Elle soupira, remis une de ses mèches rebelles derrière son oreille, et poursuivit son chemin.
Emy quitta soudainement les bâtiments, et se dirigea vers l’arrière de la bâtisse. Elle s’arrêta au tournant du mur, encore une fois subjuguée par ce qu’elle voyait. La piscine s’étendait devant elle, et l’eau en était aussi claire que si elle avait été prélevée à sa source.
La jeune femme s’avança, posa sa guitare sur un transat, se baissa et plongea une main dans l’eau de la piscine. Elle était délicieusement froide. Et il faisait chaud. Heureusement, Emy avait pris l’habitude de porter son maillot de bain sous ses vêtements. Elle retira son pantalon, attrapa sa guitare et s’assit sur le bord de la piscine, les pieds dans l’eau.
Elle ferma un instant les yeux, attendant que l’inspiration vienne. Ce qu’elle ne tarda pas à faire ; les doigts d’Emy coururent sur les cordes et les frettes de la guitare, dessinant la mélodie douce de « Mona Lisa », des All-Americans Rejects. Plongée dans sa concentration, elle n’entendais plus rien d’autre.

Un véritable cagnard oui ! Las Vegas, la ville réputée pour ses chefs de casino glaciaux mais ses nuits torrides en compensation. Sauf que là, il ne s'agissait ni de l'un, ni de l'autre. On était en pleine journée, dans une université -et donc pas vraiment le lieu idéal pour s'adonner à une partie de jambes en l'air sous l'effet de l'énième verre d'alcool- et il faisait chaud, très chaud. Cette température, non déplaisante pour les habitants du grand nord canadien en quête de changement climatique, n'était pourtant pas la favorite de Kenney; déjà parce qu'il n'était pas canadien, mais aussi et surtout parce qu'il n'aimait à peu près aucune saison, puisqu'il faisait soit trop froid, soit trop chaud à son goût. Alors quoi de mieux, pour contrer la météo et ses caprices, qu'un détour vers la piscine?

Des cours vous disiez? Ah oui, le jeune homme avait dans la tête le souvenir vaguement lointain d'une réunion d'élèves traitant sur les compositeurs italiens d'il y a fort fort longtemps. En gros, rien à voir avec le rock donc, et ceci étant ce n'était pas très intéressant d'y participer. S'en sentant moralement dispensé, Kenny gambadait gaiement en direction du lieu tenu pour Q.G du jour, et pour une fois il avait dans l'idée d'éviter toute compagnie -aucune utilité donc à dire Q.G si c'est pour rester seul, mais bon. Quelle ne fut donc pas sa surprise en débarquant et s'apercevant qu'une autre personne avait eu la même envie que lui de faire trempette? Ah oui faut avouer que c'est étonnant, dans une école composée de milliers de têtes, que deux d'entre elles puissent se retrouver au même endroit au même moment... Et qu'en plus elles se connaissent !

Tiens donc, ne voilà ti pas la plus jolie brune de Las Vegas? pensa le garçon, un sourire se traçant discrètement sur ses lèvres. Il fit claquer ses tongs sur le carrelage humide de la piscine tout en marchant vers Emy afin d'affirmer sa présence, mais se rendit vite compte que c'était tâche vaine, elle était bien trop occupée à user des cordes de sa guitare pour l'entendre venir. Arrivé à sa hauteur, il s'aperçut qu'en plus d'être sourde la demoiselle était aveugle. Visiblement elle ne se rendait pas compte qu'elle n'était plus seule dans les lieux. Aah, les jeunes filles sensibles et la musique, toute une histoire d'amour qui les enferme complètement dans une bulle. A croire que Mona Lisa était la chanson de prédilection de l'étudiante puisqu'elle ne jurait et parlait que par elle ces temps-ci, décorant même son pseudo MSN de paroles de ses supposés idoles.

Kenney s'assit tranquillement juste derrière Emy sans faire de bruit, même si le contraire n'aurait pas été dérangeant en vérité. Presque captivé par l'agilité avec laquelle la demoiselle orchestrait son état d'esprit, le jeune homme se pencha doucement près de son oreille et murmura quelques mots, afin de s'harmoniser avec la mélodie qui résonnait dans toute la piscine.

- You can sit beside me when the world comes down, if it doesn't matter then just turn around.

La tranquillité du lieu inspirait la jeune femme, qui se permit d’ajouter quelques nouveaux accords à la mélodie empruntée, et qui la rendit d’autant plus envouteuse. Cette université la laissait béate d’admiration, et, cette admiration, elle la transcrivait en jouait sur les corde de sa guitare. C’est étrange, me diriez-vous, mais c’est comme ça quand la jeune femme joue. Elle ignore comment elle fait ça, vous savez, on ignore parfois comment on arrive à des résultats. C’est le cas avec Emy.
Transcrire une émotion ou un sentiment en une mélodie, c’est un jeu d’enfant pour elle. Certains le font avec leur voix ; elle, elle le fait avec sa guitare.
Elle n’avait pas entendu Kenney arriver, mais elle l’avait senti derrière elle avant même qu’il ne s’asseye. Elle n’était plus seule désormais.
Oui, la jeune femme faisait légèrement une fixation sur cette chanson. Et qu’importe ? Elle la maîtrisait parfaitement, et lui rappelait le temps ou, assise au bord de la piscine, dans sa maison de Nashville, elle jouait cette même mélodie, accompagnée par son frère, qui jouait et chantait lui aussi. Cette chanson représentait beaucoup pour elle, puisque c’était la première qu’elle avait apprise, et qui avait fait naître chez elle, cette spontanéité qui faisait son talent de guitariste.
« You’ll be the queen, and I’ll be your clown. You can sit beside me when the world comes down… » reprit-elle doucement, de sa voix tout aussi douce, après que Kenney lui eu soufflé les quelques mots du dernier refrain.
La jeune femme termina sur une note doucereuse, et sourit. Elle garda la guitare entre ses bras, et jeta un œil à Kenney, assis derrière elle.
« Je vois que tu connais les paroles.. » souligna-t-elle avec une ironie non dissimulée teintant sa voix.

( Ton rp est décidément bien meilleur que le mien >.< )

Emy était une jeune fille sensible à la musique, en effet. Et ça, Kenney le savait depuis le jour où il l'avait vu pour la première fois gratter les cordes de sa guitare. Son instrument représentait pour elle la voie de sortie du monde réel, et dès qu'elle s'entêtait dans une mélodie, pas la peine d'essayer de capter son attention elle était comme... droguée. Le point commun avec Kenney sûrement, sauf que lui c'était pas avec la musique. S'il y avait une grande différence entre les deux élèves, c'était le monde qu'il voyait au travers des notes de musique; K. voyait un lyrisme bordélique, contextuel, sans organisation précise, chose créée à partir d'une batterie par exemple. C'était tout autre pour Emy, rien qu'à voir le sourire qu'elle arborait en jouant Mona Lisa par exemple. Ce talent qu'elle avait de vivre la musique marquait tout de même l'admiration du jeune homme qui aurait aimé être comme elle d'un côté. Les moments où elle était en symbiose avec sa guitare représentaient pour lui cet instant d'intense fragilité dont elle pouvait faire preuve et il n'avait qu'une envie: ne pas briser cela, que ça ne cesse jamais. De sa voix divinement sucrée, la jeune fille poursuivit les paroles. Kenney se mit doucement à sourire et ferma les yeux quelques secondes. La remarque qui s'ensuivit eut don de casser cette ambiance harmonieuse, et de soutirer un léger rire de la part du garçon.

- A force de te l'entendre chanter, ça me rentre dans la tête. répondit-il, une pointe d'espièglerie dans la voix. Il brisa la proximité entre lui et Emy (à savoir qu'il avait pratiquement posé sa tête sur l'épaule de la jeune fille lorsqu'il avait fredonné les quelques paroles) en se reculant brusquement et d'un geste las, retira son T-shirt, jugeant la température atteignant bien trop de sommets pour rester comme ça, et dévoila ainsi sa quantité impressionnante de tatouages aussi bien sur ses bras que sur son torse. Il s'étendit sur le carrelage bouillant sous les rayons d'un soleil cognant dans le ciel, une jambe repliée, une main sur son ventre, et observa les timides nuages qui osaient à peine voiler la toison bleu clair. Son regard ne tarda pas longtemps sur ce spectacle stoïque et vide d'intérêt et se trouva bientôt à fixer les jambes dévêtues, immaculées, sublimes et finement dessinées d'Emy, plongées à moitié dans l'eau transparente. Kenney avait toujours aimé observer cette fille qu'il considérait comme une véritable déesse de la nature. Malgré les nombreuses piques qu'il pouvait lui lancer, les moqueries en tout genre, il devait reconnaitre un point: Swordslines était magnifique. Il se doutait bien que son regard exagéré sur l'anatomie généreuse de l'étudiante allait être remarqué et rejeté, mais en attendant que la propriétaire de ce corps de rêve s'en rende compte, il ne put s'empêcher de sourire aux anges et de profiter.

La jeune femme sourit à la réplique que lui fit Kenney. Elle ne réagit pas, sachant pertinemment qu’elle faisait peut être une trop grande fixation sur cette chanson. Elle perdit un moment le contact avec le monde réel, le temps que le jeune homme quitte son t-shirt, dévoilant les nombreux tatouages qui parsemaient son torse. Elle lui jeta un coup d’œil par-dessus son épaule, et les admira. Elle se demandait comment il avait pu supporter de tous se les faire tatouer sur la peau… Ce n’était pas sans douleur, et Emy le savait. Toutefois, cela n’enlevait rien aux traits charmeurs qu’arborait Kenney.
Emy repris la guitare en main, plaçant ses doigts sur les frettes, ayant d’en l’intention de commencer une chanson un peu plus joyeuse. Son choix fut vite fait, et, tandis qu’elle s’apprêtait à en entamer les premiers accords, elle remarqua soudainement le regard de Kenney sur ses jambes. Elle haussa un sourcil, et ne put s’empêcher de le lui faire remarquer :
« Tu baves, mon grand. »
Avec un air espiègle, elle reporta une partie de son attention sur les notes de sa guitare, tandis que l’autre partie restait concentrée sur le jeune homme. Tandis que les premiers accords de la chanson « Shup Up » des Simple Plan, en version acoustique, bien entendu, retentissait dans l’enceinte de la piscine, la jeune femme envisageait la possibilité, une fois sa chanson terminé, de poser la guitare dans un coin, et de se jeter à l’eau, tout en entraînant le jeune homme avec, bien entendu x).

Il bavait oui. Aucun homme ne peut résister aux charmes d'une jeune fille à la fleur de l'âge, et surtout pas si cette fille s'appelle Emy Swordslines. Conscient que cette dernière l'avait remarqué, il déporta légèrement sa tête sur le côté de façon à briser ce regard et fit mine de s'intéresser davantage aux transats alignés de part et d'autre de la piscine, à quelques mètres d'eux. Il sentait que la jolie brune entamait une nouvelle chanson, décidément elle ne pouvait jamais se séparer de sa guitare. Combien de fois l'avait-il nargué à ce propos, lui, farouche défenseur de la batterie contre le symbole métaphorique du rock'n'roll : les six cordes fétiches. Combien de fois avait-il manqué "d'accidentellement" lui couper ne serait-ce que l'une d'entre elles, histoire de la faire enrager. Mais il savait que si Emy n'était pas d'un naturel méchant, elle pouvait parfaitement se venger, surtout s'il s'agissait de lui, et bousiller sa batterie en retour lui coûterait beaucoup d'argent alors autant s'abstenir un coup pareil, aussi drôle soit-il.

- Que veux-tu, dit-il avant de reprendre finalement sa contemplation anatomique de la divine carrure de la jeune fille, tu es une véritable beauté ensorcelante Swordslines (il avait pour habitude d'appeler les gens par leur nom de famille) et maudit soit celui qui voue sa vie à tes tendres regards, il périra d'amour et de chagrin de n'obtenir le fruit de son désir: toi, charmante créature.

Il avait bien évidemment basé ses paroles sur la taquinerie et la poésie ironique. Feintant un maigre sourire, il se réapprocha de la jeune fille, enlaça sa fine taille d'un bras et posa presque ses lèvres sur l'oreille de la musicienne pour lui murmurer;

- Je suis ce maudit.

Se retenant de rire à son propre comportement ridicule et médiocrement romantique, il entrouvrit légèrement la bouche pour dévoiler des canines pointues, signe morphologique atypique des britanniques, et mordilla la peau qui se présentait à lui: dans le cou, tout près de l'oreille d'Emy. Il savait que ça l'emmerdait, parce qu'il avait le tic pour venir la toucher et la gêner quand elle était en train de jouer de la guitare, mais qu'est-ce que ça l'amusait, lui. Bien sûr il se doutait qu'elle pouvait avoir dans l'idée de le jeter à l'eau mais tenant son instrument si près d'elle elle ne pouvait prendre le risque de l'y plonger aussi. Ainsi espérait-il qu'elle ne ferait rien d'autre que grimacer et lui dire d'arrêter.

En effet, la jeune femme était parfaitement capable de mettre en pièces la chère batterie de Kenney, si ce dernier s’en prenait aux cordes de sa guitare. Par contre, elle, des cordes ne lui coûteraient pas très cher, tandis qu’à Kenney, faire réparer un caisson serait beaucoup plus coûteux… Emy savait pertinemment que ce n’était que pour la taquiner et la faire enrager, mais sur un tel terrain, elle aussi avait de quoi le taquiner, d’autant plus que ce n’était pas très difficile d’accidentellement faire un petit trou dans l’un des caissons d’une batterie… Aucun des deux étudiants ne gagneraient à ce jeu-là, Emy en était certaine, et puis cela n’aurait certainement aucune fin et n’engendrerait que des bêtises à répétition, des plus loufoques aux plus gênantes.
Suite aux paroles de Kenney, et malgré le fait qu’elle continuait à jouer, Emy ne put s’empêcher d’éclater d’un rire cristallin. Elle secoua doucement la tête, comme pour réfuter doucement les propos de l’étudiant. Néanmoins, avec un sourire, elle ajouta, le ton de sa voix se teintant une fois encore d’ironie :
« Tu va me faire rougir, Kenney. »
Emy n’était pas d’un naturel très timide ; des discours comme celui que Kenney venait de lui tirer, elle en avait déjà entendu, à la différence que le jeune homme, lui, la taquinait, et que les autres prétendants étaient collés à ses basques jours comme nuits. Quand l’étudiant la titilla près de l’oreille, Emy tenta de se dégager ; sans succès, cependant, puisque le jeune homme la tenait ferment par la taille. Distraite, ses doigts accrochèrent les cordes de la guitare et produisirent un son distordant. Grimaçant, la jeune femme tenta à nouveau de se concentrer ; sans succès, encore une fois. Tant que Kenney la titillerait avec ses dents, il lui serait impossible de jouer à nouveau. Elle glissa doucement la guitare sur le côté, pendant que l’étudiant était toujours en train de la titiller. Elle lui tint ferment le bras qu’il avait passé autour de sa fine taille, et se projeta dans l’eau de la piscine, espérant l’avoir entraînée avec elle.

Alors que Kenney amplifiait ses petites morsures par le passage léger et furtif de sa langue entre ses dents, qui venait lécher l'épiderme d'Emy de façon plus que grotesque (on aurait dit un vampire affamé qui mangeait une glace, pensant que celle-ci était un repas digne de ses espérances) il remarquait qu'il atteignait son but; déranger la jeune fille. Celle-ci avait par instinct ce besoin de se débattre et de l'écarter, ce qui ne faisait qu'empirer la situation, Kenney avait bien en tête de la retenir et il resserra sa prise à la taille. Encore un geste de plus et il la mordrait vraiment, cette sauvage ! Sa victoire se solda officiellement par le son plus que désagréable à l'oreille d'un individu lambda passant par là provoqué par la guitare, mais mélodieux et véritable délice pour Kenny qui savait ainsi qu'il emmerdait carrément sa victime qui n'arrivait même plus à se concentrer.

Et soudain... Tiens, c'est bizarre il lui semblait être sur un parterre à peine humide, pourquoi était-il maintenant complètement plongé dans l'eau? Il a plut une averse et il ne s'en était même pas rendu compte, trop confiné à sa tâche? C'était froid, inattendu, et hostile comme une défaite. Ah la perfide gamine ! Elle l'avait balancé dans l'eau. Bon, petite consolation: elle s'était rétamée elle aussi. Émergeant le plus rapidement possible (afin de retourner ses sévices en premier contre Emy et de ne plus se faire surprendre) à la surface, il secoua la tête, ce qui colla une mèche de cheveux en plein milieu de son visage, lui barrant complètement le regard. En gros, débile comme il était il s'était rendu aveugle par sa propre crinière.

- AAAAAAAAAAH !

Hurla t-il, levant les bras comme paniqué et gesticulant dans l'eau, ce qui éclaboussa tout autour de lui à 5m à la ronde. Il se stoppa net, dégagea d'une main son visage et se frotta les yeux absorbés par le chlore. Saleté d'entretien ! Ouais bon en même temps s'il n'y avait pas de produits nettoyants ce serait des restes d'urine qu'il aurait en plein dans la rétine (car même adultes, les gens pissent encore dans l'eau, oui, trop feignants pour aller aux toilettes).

- SWORDSLINES ! ICI TOUT DE SUITE !

Poursuivit-il, feintant un air autoritaire. Il fixa son regard faussement frustré et scandalisé sur la jeune femme et patienta, comme s'il attendait des excuses. Pourtant il ne lui laissa pas le temps d'ouvrir la bouche qu'il se dirigea, tout de même ralentit par l'eau, vers le rebord où il s'empara de la guitare. Ouais ouais, il comptait bien la plonger dans l'eau elle aussi, si Emy ne devenait pas tout de suite une mignonne petite enfant, adorable et soumise. Hahaha.

Rien n’avait raté ! Les deux jeunes gens avaient finis dans l’eau, et Emy s’était dégagée de l’étreinte du jeune homme. Bon, disons que, désormais, elle ne jouerai plus de la guitare, puisqu’elle ne risquerait pas de tremper le bois par son contact, mais elle avait au moins réussi à mettre Kenney dans l’eau. Et ça, selon elle, ça valait toutes les guitares du monde, si belles fussent-elles !
Remontant moins rapidement que Kenney à la surface, la jeune femme écarta ses cheveux rebelles de son visage, et non en secouant la tête, puisque, si elle l’avait fait, elle n’aurait absolument plus rien vu, étant donné la longueur de ses cheveux. Mais, Kenney, lui, semblait avoir ce problème, justement. Ne pouvant s’en empêcher devant la situation hilarante qu’était de voir le jeune homme se débattre comme un fou dans l’eau, alors que ses cheveux l’empêchaient de voir quoi que ce soit, la jeune femme éclata de rire, et, bien entendu, fut aspergée encore d’eau par les éclaboussements répétés de l’étudiant qui ne voyait rien, et ce, uniquement grâce à une de ses propres mèches de cheveux ! Elle se protégea instinctivement les yeux, et, elle, ne reçut pas de chlore dans les yeux, ayant eu la bonne idée les fermer tandis qu’elle était sous l’eau, et à l’instant ou les éclaboussures avaient jaillies, provoquées par Kenney. Oui, ils avaient de la chance que l’eau soit pleine de chlore.. Sinon, Emy ne se serait pas risquée à plonger ne serait-ce qu’un bout de son pied dans l’eau.. Et les toilettes, alors, ils servent à quoi, et à qui, dans ces cas-là ?
Kenney feignit un air autoritaire, et tout ce qu’il récolta, ce fut un sourire espiègle de la part de la jeune femme. Il en faudrait plus que ça pour qu’elle vienne vers lui.. Mais son si joli sourire perdit bien vite toutes ses couleurs lorsque le jeune homme attrapa sa guitare. Elle avait bien entendu deviné ses intentions, et Emy ne quittait pas sa guitare des yeux, sachant parfaitement qu’il était tout à fait capable de la plonger dans l’eau. Dans ce cas-là, adieu les belles notes de musique, et bonjour le portefeuille grinçant. Il fallait mieux éviter ça. La jeune femme, en trois coups de brasse, rejoignit Kenney. Elle le fixa, intensément, avec dans le regard une soumission, bien sûr, qu’il attendait.
« Ouiii ? » Lança-t-elle, telle une gamine qui vient de faire une bêtise.
Elle se vengerait, il pouvait en être sûr, si il plongea son cher instrument dans l’eau. La vengeance est un plat qui se mange froid, voyez-vous. Ce qu’il ne voyait pas, c’est que la jeune femme mourrait envie de lui plonger à nouveau la tête sous l’eau, MAIS, ( oui, il y a toujours un mais ) il tenait SA guitare dans SES mains.

Conscient de l'état de supériorité dans lequel il était, il profitait de chaque seconde. Emy jouait la dominée mais crevait d'envie de se rebeller, c'était dans ses gènes. Vous ne pouvez imaginer à quel point le moment était exquis pour Kenney qui rapprochait toujours un peu plus la guitare de l'eau en observant les réactions de la musicienne. C'était impressionnant de voir à quel point on pouvait être rattaché à un simple instrument de musique, comme les guitaristes vouaient leur vie à leur six cordes, comme les batteurs ne pouvaient se séparer bien longtemps de leurs baguettes... Tout simplement pathétique, mais réel.

- Voyez-vous ça, quelle adorable fillette ! dit-il, esquissant un sourire attendri. Pour tester toujours davantage le comportement d'Emy, Kenney recula petit à petit, l'instrument toujours entre les mains mais prenant soin de ne pas le mouiller d'une seule goutte, pour voir si la jeune fille le suivrait, cet air innocent toujours gravé sur le visage. Jusqu'où irait la comédie, jusqu'où tiendraient les nerfs?

- Tu sais que j'ai toujours aimé les compliments et les déclarations d'amour? Et... Si tu m'en disais une pour voir, peut-être que je te rendrais l'amour de ta vie, ta guitare. Hm?

Taquin, il remonta cette dernière un peu plus haut dans les airs. Plus grand qu'Emy et ainsi positionné, la jeune fille ne pouvait même pas espérer la récupérer à moins de s'exécuter. Comment soumettre une amie même proche à ses moindres désirs, ou comment dominer l'esprit le plus caractériel, leçon 1.

- Avoue que tu ne peux pas me résister hein? poursuivit-il, enfonçant toujours plus le clou mais harmonisant ses paroles d'un sourire angélique. Il savait qu'il n'aurait pas fini d'en baver une fois l'acte commis, qu'Emy chercherait par tous les moyens de se venger et de lui faire payer ses menaces, mais c'est ce qui l'excitait, lui, de voir cette fille si impuissante face à ses émotions et qui viendrait toujours en rajouter une couche. Ca lui promettait une liaison... Dangereuse. Un enjeu de taille, et un ennui qui n'était pas près d'exister.

Un moment exquis pour Kenney, mais pas pour Emy. A chaque fois que le jeune homme bougeait, et rapprochait un peu plus sa chère guitare de l’eau, la jeune femme le suivait, non seulement des yeux, mais aussi en nageant. Pas question de le laisser se trimballer avec sa guitare, surtout au milieu d’une piscine ! A chaque petit mouvement qu’il faisait, Emy n’avait qu’une envie : lui sauter dessus, et reprendre la guitare. Hélas, ce n’était pas possible. Enfin, si, mais, dans ce cas-là, Emy se retrouverait avec une guitare remplie d’eau… Et qui ne servirait plus à rien. Oh, elle le suivait, son air innocent gravé sur son visage, masquant sa rébellion.
Elle grimaça lorsqu’il lui demanda une déclaration d’amour et des compliments. Et puis quoi encore ? La jeune brune le fixa intensément dans les yeux, l’air de lui dire, qu’il le payera.. Elle inspira profondément, et se lança :
« Kenney je.. »
Elle ravala ses paroles. Oh non, elle n’allais pas dire, « je t’aime », bien au contraire. Les paroles qu’Emy avait ravalées ne sont autres que « je te déteste », mais, à la réflexion, ça ne faisait pas très romantique, et la jeune femme ne pensait pas que Kenney considèrerait cela comme ce qu’il appelait une « déclaration d’amour ». Mais avant qu’Emy aie pu dire un autre mot, il enchaîna, ne lui laissant pas le temps de répondre.
Un sourire incroyablement fin et dangereusement délicat se dessina sur les lèvres d’Emy. Elle se rapprocha de Kenney, ne le quittant toujours pas des yeux, lui et sa guitare, et lui souffla :

« J’avoue. Je ne peux pas te résister, Kenney Liam Jeffries. »

Emy avait accentué chaque mot, et les avait détachés soigneusement. Une menace sourde, en somme, et qui sonnait claire : « Met ma guitare dans l’eau, et tu peux être sûr que, dès demain, tu n’auras plus que des demi-baguettes, et ta batterie rejoindra ma gratte. » Mais si c’était cela, une liaison dangereuse, alors ils seraient deux, à s’amuser.

Quelle conviction dans la voix, quelle femme ! Kenney ne cessait de sourire, véritablement aux anges. Une si jolie jeune fille qui le suppliait presque, tout ça pour une guitare, comme si sa vie en dépendait. Qui plus est, il remarquait ses veines des tempes se crisper peu à peu, témoins de son agacement. Elle mourrait d'envie de lui arracher les mains, et les yeux par la même occasion. C'était un réel défi pour elle de lui dire quoique ce soit de gentil, il le savait. Et il l'obligeait à faire ce qu'elle ne voulait pas. Quelle joie ! D'un côté, c'était limite vexant, voire blessant. Il l'horripilait à ce point alors? Elle préférait milles fois tenir un simple instrument à six cordes entre ses doigts plutôt que de ne dire qu'un seul petit compliment à Kenney qui lui aurait soutiré un gentil sourire? En voilà une méchante fille.

Le jeune homme n'était pas très convaincu, surtout que quitte à vouloir énoncer tous ses prénoms plus son nom, autant que le premier soit correct: Kenney s'appelait en vérité Kenneth. Mais bon, tout le monde l'avait toujours appelé Kenny ou Kenney alors à force, c'en devenait son identité globale. Il esquissa une légère moue, qui n'avait rien de fausse, car oui effectivement dans son for intérieur, il restait narquois des réactions d'Emy. Cette dernière était une complice et une amie, mais il arrivait parfois à douter de ses sentiments. Elle montrait toujours de l'énervement quand elle le voyait, quand il venait la bécoter. Pour lui c'était un signe d'affection, aussi bizarre soit-il, pour elle, on aurait dit que c'était un vrai calvaire de devoir la supporter. Il n'était même pas sûr qu'elle le considérait comme un ami au final, même ayant accepté de former un groupe avec lui (et vu que ce projet n'aboutissait à rien ces derniers temps). Cette ambigüité l'avait toujours laissé perplexe, mais maintenant plus qu'auparavant.

- C'est étrange comme j'ai du mal à te croire, dit-il alors d'une voix grave. Il feinta un petit sourire peu démonstratif et tourna le dos, la guitare toujours au-dessus de l'eau, pour rejoindre à petits pas le rebord de la piscine. Là, il posa l'instrument quelques secondes, grimpa sur la terre ferme, laissa ses pieds plongés dans la piscnie et se réempara de la guitare. Et il fit quelque chose qu'il n'avait pas fait depuis trèèès longtemps, qui paraissait complètement improbable à cette heure: il joua. Ayant au préalable essuyer ses doigts sur une serviette trainant toujours dans les lieux pour les baigneurs étourdis, afin de ne pas mouiller les cordes (oui il respecte quand même l'instrument de musique, aussi banal soit-il) et entama une mélodie acoustique de... Simple Plan. Cette fois-ci c'était Addicted To You, une chanson fort belle jouée en solo. Comme toujours, afin de ne pas s'éterniser sur les cordes, il ajouta sa voix rauque et saturée qui lui permettait habituellement de screamer.

- I heard you're doin' ok but I want you to know I'm addict, I'm addicted to you, I can't pretend I don't care when you don't think about me, do you think I deserve this? I tried to make you happy but you left anyway...

Et il s'arrêta là, observant simplement Emy d'un petit sourire sans émotion. Juste attendant une quelconque réaction de la part de la jeune fille qui irait sûrement jusqu'à lui brailler dans les oreilles qu'on ne TOUCHAIT PAS A SA GUITAAAAAARE. Comme d'habitude quoi.

Une méchante fille, Emy ? Oh non.. Pas tant que ça. C’est juste que, cette guitare, elle y tient comme à la prunelle de ses yeux. Pour la jeune femme, ce n’est pas seulement un instrument de musique banal. C’est la guitare que son frère lui a offert, et c’est sur cette guitare-ci qu’elle a fait ses débuts. Sa réaction était-elle démesurée ? Peut être un peu trop oui. Mais Emy possède une personnalité assez explosive, et, parfois, elle s’enflamme un peu trop vite. C’était le cas ici. Toucher sa guitare, c’est une chose, mais la brandir au-dessus de l’eau, même pour la taquiner, en était une autre. C’est étrange la manière dont un instrument peut nous rappeler quelqu’un. Lorsqu’Emy tient la sienne, elle revoit le visage de son frère, alors âgé de douze ans, lui expliquer patiemment comment tenir son instrument et comment en jouer. Pour elle, c’est bien plus qu’une simple gratte.
- C'est étrange comme j'ai du mal à te croire, lança-t-il soudainement d’une voix grave.
Emy le regarda, et dut avouer qu’il n’avait pas tort. A bien y réfléchir, elle avait peut être été bien trop impulsive sur ce coup-là, et tout ce que voulait Kenney, c’était une preuve d’affection envers lui, et elle, elle n’avait rien dit, et rien fait. Elle se passa une main dans les cheveux, et, lorsqu’elle leva le regard à nouveau, elle vit que le jeune homme s’était assis sur le rebord de la piscine, sa guitare dans les bras, et qu’il s’apprêtait à en jouer.
Ne l’ayant jamais vu jouer, Emy s’approcha, intriguée. Toute sa colère, et sa rébellion envolées, la jeune femme s’assit sur le rebord, à côté de Kenney, tandis que le jeune homme entamait les premières notes acoustiques qu’Emy reconnu aussitôt. Simple Plan, « Addicted to You ». Et en plus, le jeune homme ne s’arrêta pas là. Il joignit sa voix à la mélodie de l’instrument. Mais il s’arrêta avant le dernier refrain, fixant Emy avec un petit sourire.
« I'm tryin' to forget, but I'm addicted to you , but I wanted .. » Reprit Emy de sa voix sucrée, simplement, à capella. Et non, la jeune femme n’avait pas hurlé que Kenney touchait sa guitare, puisqu’il ne menaçait plus de a balancer au fond de l’eau. Et oui, Emy devait avouer, que là, elle était bluffée. Lui qui d'habitude prônait la batterie avant tout, était là, assis au bord d'une piscine, et jouant sur les cordes d'une guitare.

Dans son enfance, Kenney avait appris nombre d'instruments. Premièrement le piano, à l'âge de 8ans, cours forcés par ses parents. Il n'avait pas spécialement aimé qu'on l'oblige ainsi à s'initier au monde de la musique, et même si aujourd'hui il remerciait le ciel de lui avoir ouvert les yeux sur cette dimension qu'il adorait actuellement, il conservait toujours un goût amer de cet instrument. Plus tard, et comme beaucoup d'adolescents de son âge, il tenta la guitare. Intrigué au début mais vite dégoûté. Il aimait bien le son que ça produisait, la facilité avec laquelle il pouvait pincer les cordes (les pianistes sont habitués à être agile sur ce point là) et tout ça... Mais voilà, tout le monde voulait apprendre à en jouer ! C'en devenait tellement typique que Kenney rejeta bien vite l'instrument. La batterie, voilà sa révélation ! Sa grande révélation même. Pas besoin d'expliquer: il pouvait faire du bruit comme il le voulait, et même que ça donnait quelque chose de bien par moment ! Oui c'était vraiment sa passion.

Alors maintenant, rejouer de la guitare n'était pas un cauchemar pour lui, mais il n'y trouvait que peu d'intérêt, au contraire d'Emy sûrement. Il savait que c'était un élément essentiel dans la musique, et surtout dans le rock, mais pas plus. Chacun ses goûts après tout. Le garçon ne s'étonna pas du fait que la jeune fille poursuivit les paroles, il la savait fan de ce type de musique fétiche de Simple Plan, Vanilla Sky ou autres groupes pop punk rock. Ca ne lui déplaisait pas mais c'était pas très voisin du "scream" qu'il entretenait. Leurs avis divergeaient souvent sur les influences qu'ils devaient donner à leur prochain groupe. Lorsqu'elle acheva la chanson, Kenney retrouva peu à peu le sourire. La musique rapprochait les gens comme on dit.

Il se rendit compte qu'il avait surpris Emy avec sa prestation. C'est vrai qu'elle ne l'avait jamais vu jouer de la guitare, et puis en tant que batteur, le garçon avait une réputation et une image à sauvegarder, alors lui et une gratte à la main ça relevait presque du scoop ! La fixant toujours de son regard intense, il s'approcha petit à petit d'elle, abaissant par moment les yeux sur la chevelure abondante de la jeune fille qui ruisselait sur son T-shirt, retranscrivant la forme de sa poitrine, comme s'il allait... L'embrasser tout simplement. Alors qu'il n'était plus qu'à cinq ou six centimètres de ses lèvres, on entendit un léger petit bruit derrière elle. En fait, le jeune homme venait simplement de déposer la guitare à côté d'eux, et donc derrière Emy. Il se recula aussi lentement qu'il s'était avancé, gardant le contact visuel encore un moment, et s'étendit de nouveau sur le sol, sa main posée sur son torse tatoué, fermant les yeux. De vraies vacances aux côtés de la plus belle fille des environs.

Les parents d’Emy ne la forcèrent pas à prendre des cours de musique, tout simplement puisque, à l’âge de huit ans, la jeune femme se fichait pas mal de la musique. Bien sûr, elle en entendait à la télévision, puis dans la chambre de son frère ainé, mais il ne lui était jamais venu à l’esprit qu’un jour elle jouerait d’un instrument de musique. Non, en fait, étant petite, ce qu’Emy souhaitait, c’était devenir vétérinaire. Elle adorait les animaux, mais cette passion s’est estompée avec l’âge, et, deux ans plus tard, son frère lui mettait une guitare entre les mains pour la première fois. Elle se souvient même des paroles qu’il avaient prononcées, ce jour-là. « Tu vois, on peux tous avoir la même guitare. La différence vient de la façon dont tu joues, et dont tu interprètes ta mélodie. Alors, les autres te verront différente. »
Elle avait essayé de transcrire ce que son frère lui avait dit, et voilà ou elle en était aujourd’hui. Emy pouvait se vanter de jouer comme personne, mais elle ne le faisait pas. Elle n’est pas du genre à être le centre de l’attention, raison pour laquelle, elle refuse de chanter devant plusieurs milliers de personnes.

Au contraire de Kenney, Emy pensait que, oui, la guitare est indissociable au rock, mais si on tente de jouer une chanson sans lui donner la moindre intonation, l’essence même de la musique perd tout son sens, et, dans ce cas-là, le guitariste n’en est pas un. Selon la jeune femme, un bon guitariste est quelqu’un qui sait doser parfaitement l’émotion et les sensations à transcrire dans telle ou telle note, et qu’il ne suffit pas de pincer une corde et de jouer comme ça, comme si on n’avait rien à faire du rendu et de la sortie de la musique.

Emy fut surprise de voir Kenney s’approcher de plus en plus, comme pour.. L’embrasser. Elle ne bougea cependant pas, ses prunelles azurées fixant celles du jeune homme. Le léger bruit indiqua à la jeune femme qu’il avait reposé la guitare près d’elle. Il s’éloigna tout aussi lentement, puis s’allongea sur le dos, fermant les yeux au soleil. Emy posa sa guitare sur un des transats qui étaient le plus près de la piscine, et s’étendit à côté du jeune homme, profitant elle aussi d’un peu de soleil.. Et de bonne compagnie. Elle ne dit rien, et savoura simplement le fait d’être allongée au soleil, à côté d’un jeune homme qu’elle trouvait séduisant, allongé ainsi, sur le carrelage tout juste mouillé de la piscine.

Ainsi installé, ne demandant rien d'autre de mieux, Kenney était sur le point de s'endormir. Seulement le soleil battait trop fort et sa peau ne tarderait pas à brûler, elle était même déjà sèche. Ses cheveux, quant à eux, maintenaient un soupçon de fraicheur. Détendu, le garçon poussa un soupir de satisfaction. Il entendait au loin quelques chants d'oiseau... Tout ça était magnifique ! D'autant plus qu'Emy abandonna l'idée d'entamer toute nouvelle mélodie à la guitare et s'était allongée près de lui. Il ressentait sa présence. Il ouvrit alors les yeux et tourna la tête vers elle. Sublime. Vraiment belle, avec ses cheveux collés à sa peau, son T-shirt trempé, ses jambes dénudées toujours aussi exquises, et son regard... Comme si des particules du ciel le plus clair et le plus intense s'étaient détachées de la toison pour se forger dans les yeux de la jeune fille. De ce regard, Kenney en resta captivé quelques secondes. Un peu trop longues d'ailleurs, ce qui devait donner un spectacle bizarre.

- On t'a déjà dit à quel point tu étais jolie, Swordslines? déclara t-il enfin, brisant le silence. Il se doutait de la réponse positive, Emy n'était pas une fille sans atout et elle avait connu bien des relations, et sûrement des très romantiques. En fait, il se fichait un peu de sa réponse qu'il connaissait par avance, c'était juste une manière détournée de lui faire un compliment, voilà tout. Aussi se releva t-il, fraisant craquer les os de sa colonne vertébrale au passage (chose qui horripilait nombre de personnes mais qui amusait toujours autant Kenney) et se mit debout.

- Ne bouge pas, ma belle, je reviens. Aussitôt dit aussitôt fait, il s'absenta quelques instants de la piscine et revînt, deux bouteilles de bières à la main. Oui, ça manquait un peu d'alcool tout ça. Il y avait la fille, il y avait le soleil, mais pas la boisson ! Il en confia une à Emy et se réinstalla à sa place, mais cette fois-ci en gardant le torse redressé, s'appuyant sur ses coudes, pour pouvoir déguster sa bière.

- J'ai failli me faire virer par le concierge parce que j'inondais les couloirs. Dit-il entre deux gorgés de Démon (la Bière du Démon, réputée pour sa grande concentration d'alcool qui monte rapidement à la tête, mais délicieuse cela dit) c'est vrai qu'il était toujours vêtu de son bermuda littéralement trempé à cause du plongeon inopiné. La prochaine fois, prévoit des affaires de rechange. Ajouta t-il dans un clin d'oeil.

Un silence… La jeune femme savoura cet instant. Rien d’autre comme bruit de fond que le joyeux gazouillement des oiseaux. Elle ferma brièvement les yeux, puis les rouvrit et tomba sur le regard de Kenney, allongé à côté d’elle. Contrairement à lui, la jeune femme n’était pas encore sèche, ayant gardé son t-shirt, qui, désormais lui collait à la peau et la rafraichissait malgré la chaleur du soleil. Lorsque le jeune homme brisa le silence, elle sourit, riant presque. Mais elle savait bien qu’il n’attendait pas de réponse, et son rire était suffisant. Des relations romantiques, la jeune femme en avait connu, certes, mais aussi des relations très.. Loufoques. Dans le genre, ou, même si on est en couple, l’un et l’autre peuvent coucher avec une autre personne. Ce garçon-là n’avait pas fait bien longtemps, Emy étant une personne assez jalouse, en ce qui concerne ses relations amoureuses.
La jeune femme grimaça quand Kenney fit craquer sa colonne vertébrale. Non pas que ça l’horripilait, mais, ce n’était pas un bruit très agréable… Et elle se doutait bien que Kenney faisait ça justement pour s’amuser.
Une fois debout, il lui demanda de ne pas bouger. Elle acquiesça. De toute façon, qu’aurait-elle fait ? Un nouveau plongeon dans la piscine ne lui disait rien, et elle avait assez mal aux doigts comme ça pour jouer encore un morceau. Non, elle resta donc là, à la différence qu’elle se redressa et s’assit. Emy se passa une main dans ses cheveux, une de ses mauvaises manies. Kenney revint et lui tendit une bière. Elle la prit en le remerciant, et entreprit de l’ouvrir, puis la porta à ses lèvres, et en but une gorgée.
Elle faillit s’étrangler quand il lui annonça qu’il avait failli être viré par le concierge. Avalant la bière qu’elle avait encore dans la bouche, elle répondit :
« Au moins, comme ça, il n’aura pas à laver par terre, c’est déjà fait. »
Des affaires de rechange ? Avec la chaleur qu’il faisait ? Dans un sens, il n’avais pas tort, mais la jeune femme préféra ne pas débattre sur un sujet stupide comme la prévention d’affaires de rechanges. Après tout, c’était une belle journée, qui avait bien commencée, et qui finirait bien.

Ce qui était bien avec l'été, c'était la chaleur. Enfin non pas que les températures estivales réjouissaient Kenney -lui c'était plutôt un garçon du froid l'Angleterre n'étant pas réputée pour sa chaleur habituelle- mais elles permettaient à un alcool déjà bien concentré de dégager ses effets encore plus rapidement. C'est à dire donc qu'en cinq minutes après avoir descendu goulument et rapidement sa bière, le jeune homme en avait déjà la tête qui tournait et un sourire dément incrusté au visage. Il se sentait monter au septième ciel. Il entendait en écho le chant des oiseaux, le bruissement des feuilles des arbres, et sa vision se faisait légèrement plus floue. A ce stade là, il aurait pu faire n'importe quoi il s'en fichait pas mal (en temps normal aussi, mais c'était beaucoup plus fréquent maintenant). Oui, il était capable de délirer complètement, simplement boosté par les effets de la bière. Alors imaginez-le maintenant dans une soirée officielle avec vodka-gin-martini-téquila à volonté.

- J'irai bien lui recrépir le carrelage à ce concierge là ! Il disait du grand n'importe quoi et le pire c'est qu'il en était conscient. Les mots se bousculaient dans sa tête et sa bouche suivait, les laissant filer dans un flot de débilité humaine atteignant son paroxysme. Non il n'était pas complètement beurré, mais son excentricité et son agitation naturelles se rendaient encore plus réelles dans ces moments là. Il se comportait juste comme il était réellement, sans aucune retenue.

Et il eut le malheur de tourner la tête vers Emy, et de croiser son regard. Quand le jeune homme était en compagnie d'une demoiselle, il avait pour objectif de la courtiser. Et la jolie brune n'en ferait pas exception. Déjà initialement attirante, son charisme s'en voyait décuplé.

- Swordslines... J'ai envie de toi ! Déclara t-il franchement, après avoir essuyé l'énième sourire de sa face. Il découvrit une nouvelle fois ses canines carnivores et s'approcha lentement de sa proie. Il lui colla une main sur la joue et posa ses lèvres dans son cou, couvrant sa peau douce et parfumée de baisers. Il se stoppa subitement et releva les yeux vers ceux de la jeune fille. Il ne dit rien, ne bougea pas. Il la fixait simplement. D'un air à demi conscient.

- Tu devrais partir avant que ça dégénère. La prévint-il dans un souffle, sans sourire et l'air sérieux. Comme si elle encourait un grave danger et qu'il allait bientôt se transformer en loup-garou.

La boisson alcoolisée faisait son effet ; et Kenney n’était pas le seul à en subir les conséquences. Non pas qu’Emy ne tienne pas l’alcool, disons simplement qu’avec une telle chaleur, les effets de l’alcool étaient décuplés. Déjà, ayant à peine fini sa bouteille, ses pensées s’embrouillaient, laissant place à une sorte de léthargie bienheureuse. Elle était encore loin d’être cuite, disons simplement que.. Elle n’avait bu qu’une seule bière, et on passera sur les détails de son état.
Kenney disait n’importe quoi, déclenchant à nouveau le rire cristallin de la jeune femme. Ses paroles n’avaient aucun sens, mais qu’importe ? Dans l’état ou elle était, elle ne se préoccupait de ce genre de choses. Puis, le jeune homme croisa son regard, et, l’espace d’un bref instant, les pensées de la jeune femme s’arrêtèrent sur lui. Jusqu’à ce qu’il prenne la parole, lui déclarant qu’il avait envie d’elle. Dans son état normal, la jeune femme l’aurait très certainement repoussé, mais là, seul un sourire se dessina sur ses lèvres délicates.
Emy frissonna lorsque les lèvres entrèrent en contact avec sa peau.
Il déposa plusieurs baisers dans son cou, puis, il se stoppa, et fixa la jeune femme dans les yeux, et il lui proposa de partir, avant que ça ne dégénère. Le laisser dans l’état ou il était ? Et puis, Emy n’était pas dans un état très présentable aussi. Ou serait-elle allée ? En cours..? Imaginez un peu la jeune femme aller en cours, avec un sourire béat sur le visage ? Hum non. Elle sourit, et une de ses mains vint se placer sur le cou du jeune homme.
« Partir maintenant ? Tu serais déçu, je me trompe ? »

C'est fou ce que l'alcool peut faire faire aux jeunes de nos jours. Alors que le contact de la peau d'Emy sur la sienne le faisait frissonner, il sentait une certaine partie de son anatomie se réveiller doucement: c'est à dire à son entrejambe. Pour le moment, ça ne lui faisait qu'un maigre effet. Mais la voix qu'employait la jeune fille pour lui parler n'allait pas tarder à confirmer tout ça. Souriant, il se rendait compte qu'elle aussi était un peu planante. Tant mieux ça lui faciliterait les choses. Il ne se souciait même plus de qu'il était, qui ELLE était. C'était une amie, rien de plus, et pourtant il n'avait qu'une envie: la posséder. A l'heure actuelle, elle n'était rien d'autre qu'une jeune femme désirable et qui semblait accepter ses avances, inconsciemment ou pas.

Il passa une main dans son dos et l'invita gentiment à s'allonger, se plaçant au-dessus d'elle, son visage à quelques centimètres du sien. Il poursuivit ses baisers dans le cou de la belle, sa langue se promenant délicatement sur l'épiderme sucré, jusqu'à ce qu'il eut envie de goûter ses lèvres. Il rapprocha lentement sa bouche de celle d'Emy, échangea un regard à demi passionné, un peu trop voilé par son subconscient affolé par l'alcool, et l'embrassa. Il s'amusait à lui mordiller la lèvre inférieure, à passer sa langue sur celle-ci puis à chercher sa jumelle pour jouer avec. Elle avait le goût de la bière fraiche tout en conservant un piquant originel. Il voulait rendre ce baiser le plus langoureux possible afin d'amplifier le désir. Se détachant bientôt de cette étreinte, il lui murmura:

- A toi de choisir si tu veux me décevoir.

Sa main gauche restait près du visage de la jeune fille, passant par moment dans sa longue chevelure noire d'ébène qui reflétait à peine les rayons du soleil, tandis que sa main droite était descendue près de ses hanches et caressait du bout des doigts son ventre à la recherche du moindre frisson à apporter. Elle passait sous le T-shirt mouillé de la jeune fille et se stoppa à deux centimètres de sa poitrine, attendant qu'Emy accepte qu'elle poursuive son chemin.

Oui l’alcool faisait bien les choses. Emy, de même que le jeune homme, ne se souciait plus de savoir qui était qui. La jeune femme, tandis que lui continuait ses baisers dans son cou, s’attaqua à son tour au cou tatoué de Kenney, l’emplissant de baisers, de la même manière que lui le faisait.
Lorsqu’il se détacha d’elle, pour s’attaquer à ses lèvres, elle sourit un bref instant, avant que leurs lèvres ne se touchent. Il s’amusait à lui mordiller sa lèvre inférieure, chatouillant délicieusement la jeune femme. Tandis que Kenney l’embrassait, la jeune femme positionna sa main gauche au niveau de son torse, en suivant des doigts les nombreux tatouages qui le parsemaient, en effectuant des spirales, et des torsades.
Kenney mit fin au baiser, et lui répondit. A nouveau, un sourire s’afficha sur les lèvres d’Emy. Pour seule réponse, elle s’empara à nouveau des lèvres de Kenney, jouant à son tour avec les lèvres du jeune homme et avec sa langue.
La jeune femme n’était plus consciente de rien, seulement du jeune homme serré contre elle, et du carrelage de la piscine. Le reste flottait dans un doux flou, et rien d’autre n’importait.
La main de Kenney s’arrêtant à quelques centimètres de sa poitrine la ramena doucement à l’état des choses, et, pour l’encourager à continuer, son baiser se fit plus insistant, tandis que sa main gauche descendait et remontait en une danse qu’elle seule connaissait.

Ce qui eut don d'exciter davantage les sens de Kenney. Satisfait d'opérer de la sorte et qu'Emy se laisse faire, il accepta avec enthousiasme ce second baiser. Sa main droite remonta alors sur la poitrine de la jeune fille, caressant délicatement chaque parcelle de peau qui s'offrait à lui, malgré l'obstacle du soutien-gorge. Il sentait la main de la musicienne gambader sur son torse, redessinant les contours de ses tatouages et lui provoquant un énième frisson. Relevant légèrement la tête, il arrêta tout mouvement pour contempler ce regard azuré posé sur lui. Un sourire attendri étira ses lèvres.

- Tu es magnifique, Swordslines. Lâcha t-il au bout de quelques secondes, et il ne lui fallut pas plus de temps pour oublier ses paroles. Des mots jetés en vrac sous les effets de l'alcool. Il ne savait pas exactement si c'était la bière qui le faisait se comporter de la sorte, ou la chaleur, ou bien les deux... Mais il était plus qu'excité et tâchait de rendre Emy dans le même état.

D'un geste bref, il l'incita à retirer son T-shirt collé à sa peau. Un nouveau terrain de jeu venait de se libérer et Kenney ne tarderait pas à l'inaugurer. Ses lèves se posèrent le long de la gorge de la jeune fille en descendant cette fois-ci vers la poitrine. Il embrassait le creux de ses seins, seul endroit découvert du soutien-gorge, et poursuivit jusqu'au nombril, laissant sa langue goûter un épiderme salé, contrastant avec le sucré des lèvres d'Emy. Il se régalait de cette friandise exquise. Sa course langoureuse se stoppa encore, cette fois-ci à la limite du bas du maillot de l'étudiante. Ne voulant pas accélérer les choses, le garçon remonta jusqu'au visage pour réclamer un baiser.

Un bref sourire se posa fugitivement sur le visage d’Emy, lorsque Kenney lui déclara qu’elle était magnifique. Des paroles lancées certainement sous l’effet grandissant du désir, mais qu’importait, puisqu’elles glissèrent sur la jeune femme sans l’atteindre. Elle le savait déjà, et ce n’était pas la première fois que le jeune homme le lui disait.
La jeune femme se débarrassa de son t-shirt, aidée par Kenney. Les lèvres de Kenney parcouraient son torse, lui procurant des frissons de plaisir, qui ne faisait que faire monter son excitation et son envie du jeune homme. Lorsqu’il revint vers son visage, pour réclamer un baiser, elle s’empara de ses lèvres, lui donnant un baiser langoureux, empreint d’un désir de plus en plus pressant.
Au bout d’un moment, Emy mit doucement fin au baiser, et se fut à son tour, d’explorer le torse de Kenney, le couvrant de baisers, plus enflammés les uns que les autres.
« Je ne suis pas la seule à être magnifique », lâcha-t-elle, lorsqu’elle remonta vers le visage de Kenney, d’une voix rendue rauque par le désir.
Et ces mots à elle, étaient très certainement influencés par la forte chaluer & la bière, mais quoiqu‘il en soit, elle les oublia bien vite.

Ils n'étaient pas conscients de ce qu'ils faisaient, aucun des deux ne savaient de quoi ils parlaient. Magnifique, c'était ça l'alcool. Empreint d'un désir de plus en plus grandissant, la peau de Kenney se voilait peu à peu d'une légère couche de transpiration. Sa main descendit peu à peu le long de la jambe d'Emy afin de la replier contre lui. Alors qu'il accentuait toujours plus son étreinte, son pouls s'accéléra et il laissa échapper un léger soupir. A ce moment là, tout ce qu'il savait, c'est que son entrejambe était totalement réveillée et ne demandait qu'à travailler. Confiant et souriant, il inondait la peau de la jolie brune de baisers.

- Tais toi. Répondit-il aux paroles de la jeune fille, alors qu'il n'avait même pas compris ce qu'elle avait dit. Il s'était juste contenté de faire en sorte qu'il n'entende rien d'autre que ses soupirs, oui voilà, pas besoin de mots dans ces cas-là, juste des gémissements. Il entreprit bientôt de retirer son propre pantalon, se retrouvant en boxer encore mouillé, n'ayant eu le temps ou l'occasion de sécher. Soudain il se mit à grogner, il venait de poser son bras sur une parcelle bouillante du carrelage, ce qui le fit se rendre compte que le soleil devenait vraiment teigneux. Se redressant, il leva le nez au ciel, les yeux à demi fermés et un peu titubant dù à son début d'ivresse, puis rabaissa les yeux sur sa proie et déclara :

- Tu m'excites vraiment Swordslines... Mais trop de chaleur tue la chaleur. Et encore une fois à peine eut-il prononcé cette phrase qu'il l'avait zappé, il ne savait même pas si ça voulait dire quelque chose, si l'ordre des mots avait été respecté ou pas. Bref, il ne se souciait pas de si Emy l'avait compris. Aussi, afin d'être plus démonstratif, il se releva et envisagea la piscine du regard. Un sourire en coin, il pénétra dans l'eau. Lorsqu'il s'avoua assez rafraichi, il se tourna vers la musicienne et l'invita à le rejoindre dans un geste équivoque: il se mordait la lèvre inférieure en grugeant la déesse de haut en bas.

Inconscients & jeunes, ils ont tout pour plaire, non ? Parfois, il vaut mieux être raisonnable, mais il y a certains moment où le raisonnable passe totalement outre.
La jeune femme dût admettre, elle aussi, qu’il y avait chaleur et chaleur. En outre, la chaleur que diffusait la soleil devenait légèrement gênante, et avait tendance à taper un peu trop. Kenney se détacha d’elle, et se leva et se dirigea vers la piscine. La jeune femme ne comprit qu’à cet instant ou il souhaitait en venir, n’ayant pas saisi les paroles qu’il avaient prononcées.
Elle se releva, et se dirigea vers les marches de la piscine, avec la ferme intention de rejoindre le jeune homme. Certes, Emy tituba un peu, et ne se risqua pas à exécuter un plongeon, de peur de rater, justement, la piscine. Elle descendit les marches et frissonna instinctivement au contact de l’eau, tandis qu’elle ne quittait pas des yeux Kenney.
Une fois entièrement dans l’eau, la peau rafraîchie par le doux contact de l’eau, elle nagea vers le jeune homme. Une fois qu’elle l’eut atteint, elle plaça un bras autour de son cou, et son autre main vient se poser sur la hanche de Kenney. Elle le fixa un bref instant, d‘un regard farouche de désir, et s‘empara aussitôt après des lèvres du jeune homme.

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